Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 205 )

lation est dans un chaos affreux : elle ressemble presque à celle qui détermine l’enlevement des pauvres ; mais on ne songe seulement pas à remédier à ces loix abusives, qui se sont formées sous l’œil des tribunaux légitimes, sans qu’on puisse en connoître la validité, la sanction, ni l’origine.

Il y a des momens où la police se relâche incroyablement ; & c’est après quelques accidens célebres qu’elle reprend sa vigueur.

On cache & l’on étouffe tous les délits scandaleux, & tous les meurtres qui peuvent porter l’effroi & affecter l’invigilance des préposés à la sûreté de la capitale.

On enterre par ordre de la police les suicides, après la descente & le procès-verbal d’un commissaire ; & l’on fait sagement : si l’on en publioit la liste, elle seroit effrayante.

Les accidens qui arrivent sur le pavé de Paris, ou par les voitures publiques, ou par la chute des tuiles, ou dans les bâtimens, sont de même ensevelis dans le silence. Si l’on tenoit registre fidele de toutes ces calamités