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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/295

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arts ; & réduits au Mercure de France[1] pour toute nourriture, ils ne connoissent rien au-delà.

Si cependant un homme d’esprit, égaré par hasard dans ces fastidieuses sociétés, s’avise de faire jaillir quelques étincelles, vous les verrez, au bout d’une heure, sortir de leur lourde apathie, & sourire niaisement au feu qui les étonne ; mais les cartes bientôt prennent le dessus, & ils n’apprendront que dans une année révolue la nouvelle du lendemain.

J’ai peu vu ces maisons presque cloîtrées, où l’on se livre, faute d’autre amusement, à l’éternelle occupation de battre & rebattre les cartes pendant les plus belles heures du jour, & même dans les plus belles saisons de l’année.

Je ne blâme les goûts de personne ; mais

  1. Dans ces maisons ce Mercure est mis sur la dépense avec les balais ; & ce compte regarde le portier.