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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/300

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ot fait reculer les anciennes limites : de jolies maisons s’élèvent vers la chaussée d’Antin, & vers la porte Saint-Antoine, que l’on a abattue. Il étoit question de renverser l’infernale Bastille ; mais ce monument odieux en tout sens choque encore nos regards.

Il est écrit qu’on ne pourra jamais achever le Louvre. Depuis trente années on y travaille, mais avec une lenteur qui atteste que les fonds manquent. Le prince de Condé a dépensé douze millions pour son Palais-Bourbon, & les échafauds du Louvre ont pourri sur pied.

L’Hôtel-Dieu n’a rien gagné à son incendie, non plus que le Palais. Le dôme ou la coupole de l’église de Sainte-Genevieve s’écroulera-t-il sur nos têtes ? ou bien bravera-t-il, sur une base inébranlable, les clameurs & les alarmes de M. Patte ? Il a annoncé le danger, n’est-il qu’imaginaire ? S’il arrivoit, il ne nous resteroit donc que la majestueuse façade de ce monument ; morceau qui mérite les plus grands éloges.