Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 280 )

On va procurer aux particuliers de l’eau, comme à Londres, par le moyen d’une pompe à feu.

On ne sauroit disconvenir que plusieurs incendies n’aient été utiles à l’embellissement de la ville.

Quand les désastres qu’occasionne la fureur soudaine des élémens, ne laissent plus que les traces de leur passage, le génie réparateur accourt, fixe l’œil sur les débris fumans, & le pied sur les ruines, médite la reconstruction des monumens disparus ; ou plutôt, il les conçoit sur des plans nouveaux, & plus majestueux que ceux qui existoient.

Ainsi, par une marche constante dans la nature, tout ce qu’il y a de grand ne s’est fait qu’à la suite des accidens ; & l’on peut dire : c’est le mal qui engendre le bien.

En effet, l’homme semble attendre le renversement des plus minces édifices pour y porter enfin la main : le courroux des élémens est le signal qui l’avertit de sa force & de sa puissance.