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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/45

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monarque a mis à profit cette tendance de la noblesse, si utile à l’agrandissement de son pouvoir ; il a arraché aux peuples tout l’or qu’il pouvoit leur enlever, pour le donner à ses courtisans transformés en serviteurs attentifs.

Les héritages de l’antique noblesse sont donc venus se métamorphoser à Paris en diamans, en dentelles, en plats d’argent, en équipages somptueux. Le dépérissement de l’agriculture s’est fait sentir ; le trône a reçu plus d’éclat, & le bien de l’état en a souffert : mais si les intérêts du corps politique ont reçu des dommages considérables par l’établissement des grandes villes, quelques particuliers ont eu de rares privileges : ils ont joui de tous les arts rassemblés ; de toutes les ressources, & les plus promptes ; de toutes les commodités, & les plus douces ; de tout ce qui peut enfin embellir la vie, diminuer les maux de la nature, affermir la joie, la santé & le bonheur… Quelques particuliers ; mais la nation en gros !…