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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/46

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CHAPITRE VII.

Patrie du vrai Philosophe.


C’est dans les grandes villes que le philosophe lui-même se plaît, tout en les condamnant ; parce qu’il y cache mieux qu’ailleurs sa médiocre fortune ; parce qu’il n’a pas du moins à en rougir ; parce qu’il y vit plus libre, noyé dans la foule ; parce qu’il y trouve plus d’égalité dans la confusion des rangs ; parce qu’il y peut choisir son monde, & se dérober aux sots & aux importuns, que l’on n’évite point dans les petits endroits.

Il y trouve aussi une plus ample matiere à réflexions : des scenes journalieres ajoutent à ses nombreuses expériences ; la diversité des objets fournit à son génie l’aliment qui lui convient ; il blâmera la folie des hommes qui dédaignent les plaisirs champêtres, mais il partagera leurs folies.