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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/238

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raisonnemens & les faits peuvent militer de part & d’autre, & les circonstances seules feront de ce corps une ombre ou une réalité.

Si les Bourbons regnent aujourd’hui, ils le doivent à la fermeté du parlement de Paris lors de la ligue. Il pourroit renaître un jour une époque à peu près semblable, où ce corps influeroit d’une maniere aussi inattendue & tout aussi décisive.

Il a fait le mal comme le bien : obéissant à je ne sais quel moteur invisible qui le domine tel jour, ses principes ne paroissent rien moins que fixes. Il est toujours le dernier à embrasser les idées saines & nouvelles. Il semble vouloir combattre aujourd’hui cette philosophie dont la voix lui a été derniérement si utile. Il a tort. L’établissement de l’académie françoise (qui le croiroit !) lui a inspiré dans le tems les plus vives alarmes. Lâché contre les jésuites, il a dévoré sa proie avec trop de fureur. Il paroît avoir un besoin sourd de détruire, plutôt que d’édifier ou de réformer avec une sage constance.