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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/240

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oser faire la moindre allusion à cette atroce cruauté. Fénelon lui-même n’a rien dit. Qui de tous ces hommes célebres a parlé ? C’est une honte éternelle à tous les écrivains polis du beau siecle de Louis XIV, que je serois tenté d’appeller à demi-barbare.

Aujourd’hui les actions des juges sont observées, & leur iniquité ne passeroit pas sans réclamation. Quand le même parlement fit périr par un horrible supplice l’infortuné de la Barre, un cri universel s’éleva contre cet arrêt fanatique, sauva la victime de la flétrissure, & rendit le corps des juges plus odieux que le tribunal de l’Inquisition.

C’est ce cri de la raison qui a sauvé, en 1776, l’auteur de Philosophie de la nature. Le châtelet l’avoit décrété de prise de corps, & le tenoit prisonnier à côté de Desrues ; mais malgré le desir extrême qu’avoient les juges d’envoyer l’écrivain faire amende honorable la torche en main devers la place de Greve, l’opinion publique s’opposa tellement à une sentence aussi absurde, que le parle-