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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/262

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La haine du peuple dans aucune circonstance ne va jamais jusqu’au monarque ; elle a trop de milieux à traverser ; elle s’attache aux commis, aux administrateurs particuliers, aux hommes en place, aux ministres du second & du troisieme ordre, remparts exposés aux reproches, aux injures, & à qui l’on attribue les malheurs publics. Ils sont là pour affaiblir l’inimitié, si elle avoit lieu. Le peuple sent que le monarque ne sauroit jamais le haïr, qu’il veut le bien, qu’il le cherche, parce qu’il est de son intérêt de le vouloir & de le trouver.

C’est enfin le pays où l’on se tient debout toute sa vie. On va par-tout sans s’asseoir nulle part. Un courtisan qui a quatre-vingts ans, nouveau Siméon Stilite, en a bien passé quarante-cinq sur ses pieds, dans l’antichambre du roi, des princes & des ministres.

L’étiquette fatigue beaucoup les hommes de cour, mais elle ne fatigue pas moins les personnes qui en sont l’objet ; l’étiquette