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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/77

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femme étoit, de se livrer à une vie dissipée.

Cet artisan aura beau être laborieux & économe ; l’insouciance journaliere de son épouse mine une maison qui s’abyme insensiblement, parce que la mere de famille a manqué de vigilance, de tendresse & d’économie. Tous les désordres sont nés du premier désordre ; les enfans héritent de la misere de leurs parens, & voilà l’histoire de la moitié des mariages qui se font à Paris dans le second ordre de la bourgeoise.

Autrefois l’adultere étoit puni de mort : aujourd’hui, celui qui parleroit de ces loix austeres & antiques seroit prodigieusement sifflé.

Voyez dans toutes nos comédies, si l’on ne rit pas toujours aux dépens des maris ; voyez les petits vers de nos poëtes légers ; ils plaisantent incessamment sur le mariage, avec un sel qui réjouit tout le monde. Ces gentillesses ne sont qu’une apologie perpétuelle de l’adultere : on diroit qu’on a peur que les femmes ne comprennent assez tôt