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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/168

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Voilà des lieux communs, trop communs, je l’avoue.
Mais si je dis : Cet homme attendu sur la roue,
Pour son faste orgueilleux courbe tout devant lui ;
Ce qui perdit Fouquet, l’absoudroit aujourd’hui ;
Ce vieux prélat se plaint, dans l’orgueil qui l’enivre,
Qu’un million par an n’est pas trop pour bien vivre ;
Cette beauté vénale, émule de Deschamps,
Des débris de vingt ducs scandalise Longchamps ;
De sa vile moitié ce trafiquant infame
Étale impudemment l’or que paya sa femme :
Sont-ce des lieux communs que de pareils tableaux ?
Non ; grace à vos excès, mes vers seront nouveaux.
Mais n’outrons rien : je hais ceux dont le zele extrême
Donne tort au bon droit & rend faux le vrai même.
Équitables censeurs, fuyons dans nos écrits
Les préjugés de Sparte & ceux de Sybaris.
Sur un petit état jugeant un grand royaume,
Je ne viens point loger nos princes sous le chaume,
Ravaler nos Crassus aux Romains du vieux tems,
Des pois de Curius régaler nos traitans ;
À nos jeunes marquis, si foux de leur parure,
Du vieux Cincinatus faire endosser la bure ;
À nos galans seigneurs citer le dur Caton.