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ANNÉES DE TRAVAUX FÉCONDS ET D’ÉPREUVES NOMBREUSES (1857-1863)

Les missionnaires, accrus en nombre, se partagèrent la besogne avec plus de courage. Mgr. Berneux, malgré ses forces qui diminuaient de jour en jour, garda pour lui le district de la capitale auquel il ajouta la visite annuelle de soixante chrétientés des environs. D’une grande activité, il suffisait seul à ce qui eut occupé trois ou quatre missionnaires, il avait le district le plus vaste, une correspondance très étendue avec ses prêtres et les chrétiens, il était le consulteur universel, le procureur de la mission, il donnait un temps considérable à la prière, et néanmoins, quand un missionnaire allait le voir, il semblait n’avoir rien à faire que de l’écouter, de s’occuper de lui, de le recréer par sa conversation pleine d’esprit et d’amabilité. Son Coadjuteur, Mgr. Daveluy, donnait les derniers soins à la publication de divers ouvrages importants pour l’instruction des néophytes. Entouré de livres, de traducteurs et de copistes, compulsant des manuscrits précieux et consultant la tradition orale, il put recueillir des documents du plus haut intérêt sur les martyrs et la plupart des confesseurs de la foi.

Un séminaire avait été institué, à la tête duquel fut mis le Père Pourthié, qui dans les courts moments que lui laissait le soin des séminaristes, continua le grand dictionnaire commencé par Mgr. Daveluy. Durant ce temps, le P. Petitnicolas, devenu après un court séjour en district son collègue au séminaire, s’occupait de la chrétienté voisine, et M. Féron faisait ailleurs ses débuts dans le ministère apostolique. Mais le P. Maistre n’avait plus longtemps à travailler avec eux. En 1856, comme il éprouvait depuis quelque temps une grande fatigue, son Évêque lui avait donné un district moins pénible. À la fin de Décembre 1857, Mgr. Berneux apprit que son cher confrère se mourait à huit lieues de l’endroit où il faisait mission, et il n’eut que le temps d’aller le visiter et lui rendre les derniers devoirs. Il mourut le 20 Décembre. Dieu seul sait tout ce qu’il eut à souffrir pendant dix ans de courses incessantes et inutiles pour pénétrer en Corée, et ensuite plus tard