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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/136

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Dans cette même lettre, très-étendue et très-curieuse, il annonce que l’attaque générale de Toulon va commencer : « Adieu, chère Lucile, je pars à l’instant pour l’armée. Nous comptons sur de grands succès et forcer tous les postes et toutes les redoutes des ennemis avec la baïonnette. Ma sœur est toujours renfermée dans Toulon ; cette considération ne nous arrêtera pas : si elle périt, nous donnerons des larmes à sa cendre, mais nous aurons rendu Toulon à la République ! » Ce stoïcisme, dont j’aurais voulu qu’il m’épargnât l’expression, est partagé par son beau-frère, La Poype, dont il trace un éloge enthousiaste. Pourquoi ne citerais-je pas le remarquable mouvement d’éloquence qui lui échappe à son sujet : « Et voilà les hommes que poursuit le plus exécrable système de diffamation ! Âmes vulgaires, âmes fangeuses, vous nous avez prêté votre bassesse ; vous n’avez pu croire, encore moins atteindre à la hauteur de nos sentiments ; mais la vérité détruira vos infernales machinations ; nous ferons notre