Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dormais pas, même à la campagne, où l’on essayait de me distraire par toutes sortes d’amusements. Il ne s’en est guère fallu que tu n’aies perdu ta Paulette : j’ai tombé dans l’eau en voulant sauter dans le bateau ; heureusement, on m’a secourue à temps. Que cela ne t’inquiète pas ; cet accident n’a eu aucune suite. L’eau que j’ai bue dans la rivière n’a pas refroidi mon cœur pour toi. Addio, anima mia, etc., etc. »


« Marseille, 18 messidor.

« Mon ami, tout le monde s’entend pour nous contrarier. Je vois par ta lettre que tes amis sont des ingrats ; jusqu’à la femme de Napoléon que tu croyais pour toi. Elle écrit à son mari que je serais déshonorée si je me mariais avec toi, ainsi qu’elle espérait l’empêcher. Que lui avons-nous fait ? Est-il possible ? Tout est contre nous ! Que nous sommes malheureux !… Mais que dis-je ? Non, tant que l’on aime on n’est pas malheureux ; nous éprouvons des contradictions, nous avons des peines, il est