Stanislas, on peut se l’imaginer ; ce qu’elle coûta de pleurs à Pauline, on en aura une idée par la lettre touchante qu’elle écrivit à Bonaparte.
« J’ai reçu votre lettre : elle m’a fait la plus grande peine ; je ne m’attendais pas à ce changement de votre part. Vous aviez consenti à m’unir à Fréron. D’après les promesses que vous m’aviez faites d’aplanir tous les obstacles, mon cœur s’était livré à cette douce espérance, et je le regardais comme celui qui devait remplir ma destinée. Je vous envoie sa dernière lettre ; vous verrez que toutes les calomnies qu’on a débitées contre lui ne sont pas vraies.
« Quant à moi, je préfère plutôt le malheur de ma vie que de me marier sans votre consentement et m’attirer votre malédiction. Vous, mon cher Napoléon, pour lequel j’ai toujours eu l’amitié la plus tendre, si vous étiez témoin des larmes que votre lettre m’a fait répandre, vous en seriez touché, j’en suis sûre. Vous de qui j’atten-