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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/36

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La Popelinière. — Je l’ai laissé à table, il boude les comédiens depuis qu’ils lui ont retiré ses entrées. — Avez-vous des renseignements sur la pièce nouvelle ? Cela vaut-il quelque chose ?

Helvétius, souriant. — Si Voltaire vous entendait !

La Popelinière. — Eh ! eh ! le cher grand homme a la faiblesse de s’inquiéter de l’opinion d’un pauvre traitant tel que moi ; il me donne du Pollion dans ses lettres. Aussi je souhaite de tout mon cœur que son Écossaise réussisse.

Helvétius. — Elle réussira ; nous sommes en nombre.

La Popelinière. — Je n’aperçois pourtant ni d’Alembert ni Duclos.

Helvétius. — Ils ne sont pas venus, et ils ne viendront pas. D’Alembert est trop fier pour paraître s’intéresser à l’exécution d’un faiseur de feuilles, et Duclos est trop circonspect. En revanche, vous voyez Sedaine au parterre. Quel mouvement il se donne ! Ne dirait-on pas qu’il se prend pour un Encyclopédiste ?