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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/55

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la ténacité de ses adversaires. Il essaya de prendre sa revanche sur son propre terrain, dans l’Année littéraire ; mais là encore il se heurta contre les chicanes des censeurs, qui lui biffèrent sans pitié ses moindres badinages ; son compte rendu de l’Écossaise sortit tout mutilé d’entre leurs mains. Tel qu’il est cependant, c’est une page charmante : on y voit le « Sénat philosophique » se réunir pour faire chanter un Te Voltarium. Je n’en finirais pas à raconter ce qu’il en coûta à Fréron de démarches et de lettres pour qu’on lui tolérât ce Te Voltarium. Il fut obligé de s’adresser à M. de Malesherbes, qui donna son autorisation en écrivant au censeur que « le pauvre Fréron était dans une crise qui exigeait quelque indulgence. »

De l’indulgence, pas davantage !

Si l’on consulte les registres de la Comédie-Française, on verra que l’Ecossaise fit de grosses recettes. Il est vrai qu’elle était jouée à ravir, et par les meilleurs sujets : Préville faisait Freeport, Brizard faisait Fabrice ; les rôles de Lindane et de