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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/86

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sujet d’un panier de vin qu’il se refusait à payer, et cette contestation avait duré huit ans. Les archives générales du royaume conservent pieusement (ne riez pas !) les pièces de ce différend, lesquelles consistent en une lettre de Fréron et en son interrogatoire par-devant un commissaire au Châtelet. La lettre est adressée à un M. Duché, à qui il avait marié sa sœur ; j’en détache les passages les plus saillants, bien qu’ils jettent une teinte de grotesque sur Fréron, et qu’ils le montrent aussi dévoré de polémique à l’intérieur qu’à l’extérieur ; mais je ne me suis pas engagé à tout approuver dans mon personnage.


« À Monsieur Duché, maître de musique,

rue de l’Ancienne-Comédie.

« Il faut que vous soyez bien effronté, bien consommé dans l’imposture, pour m’oser dire que je dois quelque chose à Mme Gauthier. Mais cela ne m’étonne pas de votre part : vous êtes un ingrat et vous