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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/289

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ÉDOUARD OURLIAC

appelait à l’aide de son talent toutes les originalités pratiques ; Paul de Kock, Alexandre Dumas, Scribe, — mélange, confusion, bruit, renommée. Au Figaro, on se délassait un peu de la contrainte romantique : on n’était plus cosmopolite, on était Français ; Dante et Shakespeare étaient oubliés un moment ; on riait, et ce rire semblait être renouvelé des Actes des Apôtres, monument de l’esprit de la Révolution. Non pas que je conseille à personne de relire la collection du Figaro (d’abord on ne la trouverait pas aisément) ; ce rire a été usé, cet esprit a été dépassé ; en pareil cas, il vaut mieux se souvenir que relire. Édouard Ourliac fit merveille dans ce recueil ; il se débarrassa de ce que les leçons de M. Touchard-Lafosse avaient de trop vulgaire ; il fut lui pour la première fois, c’est-à-dire que sa verve de la rue passa entière dans le journal[1]. Ce travail de chaque jour acheva de le rompre tout à fait au métier littéraire. À ce point de vue, l’apprentissage par le petit journal, tant décrié, a des côtés réellement profitables.

  1. M. Alphonse Karr s’est plusieurs fois souvenu des traits et des mots d’Édouard Ourliac. On lit fréquemment dans les Guêpes : « E. O. disait… »