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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/112

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le ciel pâle... On eût dit qu’une pluie de gigantesques éclats de cristal s’abattait sur la terre. Et, parmi ces fragments lumineux, les débris des obus volants formaient des taches noirâtres... C’était comme un feu d’artifice tiré en plein jour... Et les machines des Nouriens continuaient à arriver, et les obus volants explosaient toujours.

Fangar, sur mon ordre, envoya une seconde escadrille de trois cents obus.

Les hommes-singes qui les manœuvraient étaient ivres, enragés. Leurs appareils tanguèrent, décrivirent de violents zigzags dans le ciel bleu. Mais, malgré leur ivresse, les hommes-singes conservaient assez de lucidité pour manœuvrer leurs engins.

Ils se ruaient instinctivement vers l’ennemi.

Rair les avait fait munir de lunettes qui décomposaient le prisme lumineux. Aussi apercevaient-ils nettement les aérions de Nour.

Les explosions se succédèrent... Nous ne les entendions pas, mais nous sentions le sol vibrer sous nous, et nos oreilles tintaient sans arrêt par suite de l’ébranlement de l’atmosphère.

Une demi-douzaine d’aérions échappèrent seuls... Ils se fondirent dans l’air clair et disparurent...

Et trois obus volants revinrent vers Illa. Les