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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/113

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appareils chargés de les faire exploser n’avaient pas fonctionné. Les hommes-singes qui les montaient se précipitèrent hors des engins, fous furieux… Il fallut les foudroyer. Sur les terrasses d’Illa, l’enthousiasme était à son comble.

Ce fut bien mieux lorsque, au moyen d’un parleur électrique, Rair fit annoncer sa merveilleuse invention. Les Illiens connurent que les machines biologiques, désormais alimentées avec le sang des Nouriens, allaient allonger leur vie d’un siècle.

Des vieillards, oubliant la gravité de leur âge, des membres du Conseil suprême se mirent à danser… Des malheureux, borgnes ou aveugles, des malades atteints d’infirmités horribles chantèrent, s’embrassèrent… Ce fut comme si un vent de folie eût soufflé sur Illa.

Je vis des misérables rongés par des maux trop hideux pour être décrits, et que les médecins avaient abandonnés, des épaves humaines pour qui la vie n’était que souffrance et douleurs, rire, exulter… Je compris combien l’homme tient à la vie !…

Ils ne se doutaient pas, ces pauvres déments, que cette vie affreuse qu’ils espéraient conserver encore longtemps, grâce à Rair, allait leur être enlevée, et dans un laps de temps extrêmement court.