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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/114

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Rair, cependant, avait fait immédiatement assembler le Conseil suprême. J’y assistai. Je fus félicité... Mais le véritable triomphateur, ce fut Rair. Il écouta, impassible, les louanges exagérées des vieillards du Conseil... Ceux-ci, surtout, étaient heureux de la victoire, parce qu’ils espéraient bien que le sang des Nouriens allait prolonger leur existence...

Rair, après avoir écouté dédaigneusement — mais c’était peut-être une attitude — les discours de ses collègues du Conseil, annonça qu’il allait faire parvenir un ultimatum aux Nouriens afin de les sommer d’envoyer immédiatement cinq mille prisonniers comme otages.

— Nous commencerons par les sacrifier, expliqua-t -il, et, en même temps, nous infligerons une seconde défaite aux Nouriens... Lorsque ceux-ci seront suffisamment plongés dans le désespoir, nous leur ferons connaître la vérité...

Je pense qu’Ilg a dû les renseigner déjà sur ce que nous attendons d’eux ! intervint le vieux Foug.

— Il se peut, fit Rair, dédaigneusement. Mais qu’est-ce qu’Ilg ? Un déserteur, un traître. On prendra ses paroles pour des exagérations. La vérité, pour être crue, doit être proclamée par certaines voix. Ce ne sera que quand, moi, Rair,