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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/116

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Une centaine d’hommes, montés sur des machines volantes, se rendirent au-dessus du champ de bataille. Ils revinrent dans la soirée, rapportant quelques dizaines de cadavres et un tas de débris humains provenant des corps déchiquetés par les explosions et les chutes...

L’arrivée des machines volantes avec leur chargement sinistre provoqua un nouvel accès d’enthousiasme chez les Illiens... Je vis des jeunes filles, des femmes, s’approcher des aérions et contempler les cadavres sanglants, déchiquetés, déformés... les contempler avec satisfaction, avec délectation !... Oui. Cette chair humaine représentait des années d’existence. Mon cœur s’en soulève encore !

Ayant donné mes instructions détaillées à mes différents chefs, je rejoignis Silmée.

La pauvre enfant avait réussi à se dominer un peu. Mais je sentis bien que l’inquiétude et le désespoir se partageaient son âme. Je mentis pour la rassurer et lui déclarai que Toupahou ne risquait rien, qu’il avait été, en réalité, envoyé par Rair aux Nouriens, comme ambassadeur.

Silmée eut un sourire incrédule. Elle hocha la tête et m’embrassa tendrement. Et je sentis bien qu’elle ne me croyait pas.