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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/133

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sur les bords de la tranchée. Rien ne put les retenir. Ils s’infiltrèrent entre les machines, déboulèrent le long des flancs de la colossale excavation, trébuchèrent, se poussèrent, et finalement allèrent s’écraser au fond de la tranchée où beaucoup périrent horriblement, broyés pêle-mêle avec la terre et le roc par les excavatrices.

Les débris de la flotte aérienne d’Illa continuaient à se rapprocher. On pouvait maintenant se rendre compte exactement de l’étendue du désastre. Les ailes des aérions étaient brisées, contournées, tordues... les quelques obus volants échappés à la catastrophe étaient cabossés, lézardés. Ils décrivaient des bonds grotesques dans le ciel noir.

Au loin, vers le nord, des disques translucides, comme faits de cristal, apparaissaient. On n’en distinguait que vaguement les contours, mais il était facile de les localiser, car la clarté des étoiles, en passant au travers, subissait une légère réfraction. Ces disques — ou plutôt ces sphères — c’étaient les aérions des Nouriens qui arrivaient. Le ciel, vers le septentrion, en fut bientôt complètement envahi sur un angle de près de quarante degrés. Il y en avait des milliers.

Les Nouriens, en dépit de nos espions qui