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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/134

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n’avaient rien soupçonné, s’étaient secrètement préparés. Ils avaient compris, eux, que l’ambition insatiable de Rair, sa soif de domination, son génie calculateur amèneraient la guerre. Ils avaient été moins naïfs que les Illiens.

Sur les terrasses, cependant, l’affolement était à son comble.

Seuls mes guerriers y résistaient, restant à leur poste, attendant. Leurs officiers les tenaient encore en main, mais pour combien de temps ? La panique est contagieuse. D’un moment à l’autre, les soldats y céderaient et se mêleraient au torrent humain qui dévalait de tous côtés comme une marée.

Dans les chantiers, les machines fonctionnaient toujours, du moins la plupart d’entre elles. Car certaines avaient été arrêtées par des fuyards qui avaient tué leurs mécaniciens.

Que faisait donc Rair ?

J’allais lui téléphoner pour demander des ordres, lorsque, de la pyramide du Conseil suprême, des sifflements aigus, presque imperceptibles, retentirent. Des rangs entiers de fuyards, anéantis comme par une faux invisible, s’abattirent sur le sol, pour ne pas se relever.

Rair avait vu le péril et foudroyait les misérables.

Il ne fit qu’ajouter à la terreur et à l’épouvante.