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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/135

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Les survivants se ruèrent, droit devant eux, fous, enragés, redevenus des bêtes sauvages.

Des hommes-singes se joignirent à eux. De tous côtés, des mêlées horribles s’engagèrent. Les infortunés ne savaient plus ce qu’ils faisaient. Ils s’écrasaient, se piétinaient, s’égorgeaient sur place. Ceux qui n’avaient pas d’armes combattaient avec leurs ongles. Les femmes criaient. Les premières, elles se turent, écrasées.

À ce moment, plusieurs obus volants s’abattirent sur les terrasses, écrasant des centaines de malheureux en train de se déchirer. Des aérions, qui avaient réussi à tenir l’air par des prodiges d’adresse, tombèrent eux aussi, augmentant l’épouvante et le carnage.

Et les rayons de mort qui jaillissaient de la grande pyramide continuaient à faucher pêle-mêle.

Grosé, blessé au front par un fuyard, me rejoignit.

— Nous sommes perdus... perdus !... gémit-il, presque aussi affolé que les misérables qui grouillaient autour de nous.

Je le regardai. Il comprit et se tut.

Jusqu’alors, je n’avais pas bougé de mon poste de commandement. Avec les quelques milliers de guerriers dont je disposais, j’étais impuissant. Mes hommes et moi eussions été submer-