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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/136

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gés, engloutis par ces centaines de milliers de fuyards que la terreur rendait fous. Déjà, c’était miracle que nous n’eussions pas été attaqués. Mais, campés au pied de la grande pyramide, nous nous trouvions au centre des terrasses, et c’était vers la périphérie que fuyaient les victimes — oui, les victimes ! — de Rair.

Debout sur mon glisseur, je parcourus rapidement notre campement et m’assurai que les officiers continuaient à conserver leur calme et que les hommes n’avaient pas quitté leurs postes.

Ce fut à peine si j’eus à dissiper quelques groupes de mauvaises têtes, dont les meneurs furent immédiatement exécutés.

Satisfait, je laissai le commandement à Dari, le plus ancien des chefs de guerre, un homme calme et déterminé, et gagnai une des portes de la pyramide.

Ce fut difficilement que je parvins jusqu’à Rair. A plusieurs reprises, je faillis être tué par les nombreux hommes-singes qui veillaient sur le dictateur. Mon attitude déterminée en imposa à ces brutes.

J’arrivai enfin au sommet de la pyramide, dans le retrait de Rair.

L’infâme avait le visage rouge. Ses yeux étaient striés de sang. Assis devant un clavier placé au fond d’un coffre-fort ouvert, il tournait