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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/137

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des commutateurs, poussait ou attirait à lui des manettes.

— Que faites-vous ? lui demandai-je brutalement.

Il se retourna et me lança un regard de fauve.

— J’écrase tous ces misérables, ces gueux, ces brutes ! Si Illa doit périr, je veux au moins le voir de mes yeux et que ce soit de ma main, plutôt que de celle de ces Nouriens maudits !

— Que vous avez provoqués ! grondai-je.

Et, d’une poussée, j’envoyai Rair rouler au milieu de la pièce. Il se releva, pour avertir ses sicaires ou pour me foudroyer à l’aide de quelqu’une de ses inventions d’enfer. Je ne lui en laissai pas le temps, et, d’un coup de poing — le plus fort que j’aie donné — je l’abattis sans vie à mes pieds.

J’étais le maître d’Illa.

Que ne sus-je en profiter ! Dans cette casemate étaient enfermés les appareils commandant à toute la vie d’Illa.

Il y avait là les commutateurs des projecteurs, les servomoteurs permettant de régler le fonctionnement des machines à sang. Le cerveau d’Illa était dans ce réduit.

Mais que m’importait ! Je n’avais plus ni ambition, ni haine. Je ne pensais qu’à sauver ma patrie.