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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/155

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le sol. Au fond de chacune d’elles, à une demi-douzaine de mètres de la surface de la crypte, des hommes-singes travaillaient, sous la surveillance des contremaîtres.

Ils peinaient sans relâche, arrachant le minerai de leurs pics maniés avec une vigueur formidable. En certains endroits, ils étaient obligés, pour suivre la veine de minerai, d’adopter des positions extrêmement pénibles qui les faisaient se contorsionner horriblement. Leurs grognements se mêlaient aux cris des surveillants et aux sifflements des fouets. Le grondement des trois cataractes ajoutait une sourdine à ce vacarme. Et la lumière verdâtre dégagée par l’eau phosphorescente éclairait cette horrible vision.

C’était ce minerai qui, après d’innombrables manipulations chimiques et électriques, devenait le métal souple et assimilateur des machines à sang. Mille kilos de minerai donnaient trois dixièmes de gramme de métal.

Mes deux gardiens me conduisirent à un surveillant, qui, après m’avoir longuement considéré, me coupa la figure d’un brutal coup de fouet, et, d’une poussée, m’envoya rouler au fond d’une tranchée. Je l’entendis qui grommelait je ne sais quelles paroles que je ne pus comprendre.

Je me relevai. Un des hommes-singes proche