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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/16

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... La suite du voyage du Grampus devait être plus favorisée. Huit mois plus tard, le brick, ses cales remplies d’huile de baleine, ses agrès ployant sous le poids des fanons qui y étaient accrochés pour s’y dessécher, entrait dans le port de San Francisco.

Le capitaine Ellis, qui n’avait pas recouvré la vue, et ne devait jamais la recouvrer, avait abandonné le commandement et laissé à son second la direction du navire.

Ce fut ce dernier qui débarqua la mystérieuse boule ainsi que le livre renfermé dans l’étui de métal. Le rapport de mer du capitaine du Grampus ne fit guère sensation.

Dans ce rapport, le capitaine Ellis racontait ce qui était advenu sur l’îlot inconnu, qu’il avait baptisé Grampus Island, en l’honneur de son brick.

— Grampus Island ? ricana l’employé de l’Amirauté américaine, à Washington, lorsque le rapport lui parvint. Ah ! ah ! Tous les mêmes, ces capitaines. Des calculateurs à l’envers ! Il aura fait équivoque et baptisé du nom de son navire un des nombreux récifs des Fanning !... Enfin, le prochain vaisseau hydrographe qui partira ira s’enquérir de cette Grampus Island et de ses dalles de pierre ponce et de ses briques de verre...

Il se trouva que le Dixie, croiseur de la marine