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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/164

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procédait à sa propagande, j’avais soigneusement, patiemment, élaboré un plan d’action. Les détails que je connaissais de longue date sur les mines d’IUa, joints à ce que j’avais observé depuis que j’étais ravalé au rang d’une brute, me servirent beaucoup.

Tout d’abord, les hommes-singes, sous ma direction, se fabriquèrent des limes pointues avec des débris d’outils. Ces limes devaient leur servir en même temps à couper leurs chaînes et à égorger leurs surveillants.

Ces derniers, recrutés parmi la plus basse plèbe d’Illa, avaient fini, depuis longtemps, par se croire parfaitement en sûreté. Leur autorité n’était pas contestée. Les hommes-singes leur obéissaient avec une servilité d’esclaves. Et jamais il ne fût venu à l’idée d’un de ces valets de bourreaux, abrutis par leur séjour au fond des mines, que les brutes qu’ils fouaillaient, et qui n’étaient guère plus brutes qu’eux-mêmes, pourraient songer à se révolter.

Aussi, la sévérité des consignes, qui avait été remise en vigueur lors de mon arrivée dans la mine, s’était-elle peu à peu relâchée comme elle l’avait toujours été.

Moi-même, j’étais docile, soumis. Je rampais, je contrefaisais la soumission et la terreur la plus abjecte, ce qui m’avait, d’ailleurs, concilié