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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/165

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quelque bienveillance, les surveillants étant fiers d’humilier, de ravaler un homme qui avait été illustre entre les plus illustres des Illiens. Ils savaient que j’avais sauvé la patrie, quelques années auparavant, s’ils ignoraient que je venais encore de la sauver[1].

Le moment si longtemps attendu, le moment que j’avais cru ne jamais advenir, ce moment arriva.

Nous travaillions pendant environ six heures sans arrêt, et nous nous reposions quatre. Et cela sans jamais aucune interruption.

M’étant assuré que chacun des trois mille hommes-singes possédait sa lime-poignard, je fis circuler la nouvelle que ce serait pour le repos qui suivrait.

Et, pour la vingtième fois peut-être (je voulais éviter toute cause d’erreur ou de confusion), j’expliquai minutieusement à Ouh et à une douzaine d’autres hommes-singes, que j’avais jugés plus intelligents ou plus astucieux que les autres, les moindres détails de l’opération projetée.

Comment ne fus-je pas trahi ? Quand je pense que plus de trois mille êtres connurent mes projets ! Si ç’avaient été des hommes !... Mais ces

  1. Xié possédait de nombreuses vertus, sauf la modestie. (N. d. A.)