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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/168

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rie par laquelle on accédait dans la crypte avait été fermée du dehors. Les hommes-singes, sur mes conseils, creusèrent rapidement une excavation sous le battant.

Ils la creusèrent avec leurs limes-poignards et aussi avec leurs ongles. Le carnage des Illiens les avait rendus comme fous ! Les bombes enlevées aux surveillants furent entassées dans le trou. Et l’une d’elles fut lancée sur les autres, dont elle provoqua l’explosion.

Un choc effroyable, suivi d’un grondement sourd. La porte n’existait plus, mais une partie de la crypte s’était effondrée, fracassant en même temps une des trois digues retenant l’eau des cataractes… Une gigantesque avalanche de liquide dévala dans la crypte.

Roulé, soulevé, submergé, culbuté, je réussis à nager, pourtant ! Autour de moi, j’entendis, je sentis grouiller les hommes-singes qui, épouvantés, nageaient éperdument, mus par le simple sentiment de la conservation.

À quelques mètres de moi, je distinguai la lézarde de la digue, à travers laquelle l’eau jaillissait avec un grondement d’ouragan. Je n’en pus voir plus, car je fus aussitôt entraîné par le courant. Une sorte de tourbillon m’aspira brutalement. Je sentis que je tombais avec une rapidité vertigineuse.