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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/29

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cœurs vaillants ne se trouvent pas pour les manœuvrer et les diriger !... C’est moi, moi, Xié, qui suis le véritable sauveur d’illa. Et avec quel dédain je suis traité ! Je crache sur ce misérable Rair que je briserais d’un soufflet.

Qui lira ces Mémoires ? Personne, sans doute. Je vais les enterrer profondément, hors de toute atteinte, et il faudra que la terre s’entrouvre pour qu’ils revoient la lumière. Mais, si on les lit, on saura l’infamie de Rair et ma gloire !

Illa, qui court à sa ruine, n’existera plus...

Illa ! Le joyau du monde. Ceux qui ne l’auront pas connue ignoreront la douceur de vivre...

J’écris ces lignes en me servant de signes géométriques. Ils constituent la langue universelle. Tant que l’homme raisonnera sur la terre, il saura que deux angles droits sont égaux et que deux lignes parallèles ne peuvent se rencontrer... Si ce manuscrit est retrouvé, l’on cherchera et l’on déchiffrera mes Mémoires, car l’ingéniosité de l’homme est illimitée.

... Illa n’est qu’une ville. Elle se compose d’un mamelon affectant la forme d’un cercle parfait. Qu’on se figure un cylindre d’un diamètre de dix-sept kilomètres[1] et d’une hauteur de sept

  1. Nous répétons que le Dr Akinson, en traduisant le manuscrit, a cru devoir désigner par des mesures modernes les désinences employées par Xié. (N. d. A.)