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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/44

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cipitant à ma rencontre. J’étais allé, comme chaque jour, la chercher à l’École des hautes études féminines... Je la vis sortir avec ses compagnes...

» De derrière un des pylônes soutenant les miroirs paraboliques, un individu — c’était sûrement un homme-singe... mais il était masqué, et je n’ai pu voir ses traits — s’est jeté sur elle. J’ai entendu un cri. J’ai vu Silmée tomber. Et le meurtrier a fui ! Sans penser à le poursuivre, je me suis précipité vers ma fiancée... Elle avait un poignard enfoncé dans la poitrine.

» Et l’assassin, que personne n’avait pu reconnaître, a disparu en se laissant glisser le long des câbles d’un des puits.

» ... J’ai transporté moi-même Silmée ici. Trois médecins sont venus. La blessure est grave — mais Silmée guérira. Son cœur a été recousu...

Je ne répondis pas. Ma pauvre Silmée ! Elle reposait. Je savais qu’en la réveillant, je risquais de provoquer sa mort. Je me retins.

Longuement, je regardai ma fille. Je me doutais d’où venait le coup. Mais je n’osai, malgré tout, dire à Toupahou que je tenais son grand-père pour un immonde assassin.

Deux minutes s’écoulèrent en silence. Aux battements plus forts de mes artères et à la légère congestion qui m’oppressait, je me ren-