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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/46

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— Je le sais ! répondis-je.

En effet, Fangar, l’aériste, m’avait averti de ce détail, et j’avais fait installer, depuis quelques jours, par un électricien de mon état-major, des appareils destinés à arrêter les ondes sonores produites dans mon cabinet de travail.

— Parlez sans crainte ! repris-je.

Toupahou se pencha vers moi, jusqu’à ce que ses lèvres touchassent presque mon oreille.

— Si Rair connaissait les paroles que je vais prononcer, me dit-il d’une voix que j’entendis à peine, ma mort serait inévitable. I-né-vi-table ! répéta-t-il en me regardant bien dans les yeux.

— Vous pouvez parler ! dis-je.

— Je me fie au père de Silmée ! Eh bien ! ce matin, Rair m’a expliqué que vous étiez son plus mortel ennemi, qu’il savait que vous le détestiez, et que vous étiez le seul obstacle entre lui et le pouvoir suprême.

» — Je vais tenter une dernière expérience, m’a-t-il déclaré. Je vais annoncer mes intentions de ne plus admettre la discussion de mes décisions. Je saurai ainsi, sans erreur possible, ce que pense Xié. S’il est mon ennemi, je l’anéantirai.

» Vous étiez au Conseil suprême, tout à l’heure ?