Aller au contenu

Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

était presque assis sur moi. Et, sous mes reins, je sentais les bombes rangées autour du cône de déchargement, et qui ne constituaient pas précisément un confortable coussin.

Fangar, qui avait conservé ses bras libres, rabattit difficilement sur sa tête le capot de métal fermant la lentille.

Il appuya sur un levier. Le moteur ronfla sourdement. Avec une effroyable vitesse, l’obus s’éleva. Il monta verticalement dans le puits encombré par les guides et les tiges de commande de l’ascenseur.

Il fallut toute l’habileté de Fangar pour que la lentille n’accrochât point. Entre l’obus volant et les parois du puits, c’était à peine s’il y avait un espace de quelques centimètres !

Nous nous élevâmes pourtant, à plus de six cents kilomètres à l’heure !

Je n’eus le temps de rien voir... Brusquement, nous jaillîmes hors du puits !... Je distinguai, en un éclair, les clartés blêmes qui, dans la nuit, jaillissaient des puits servant à l’éclairage et au chauffage des maisons d’Illa. Il me sembla reconnaître la pyramide du Grand Conseil... Mais, à la seconde suivante, nous fûmes en plein ciel, parmi les nuées.

Je haletais. Mes jambes, déjà ankylosées par leur longue immobilité dans la cellule, me cau-