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Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/6

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de l’air rendait le froid très supportable. Et la surface de la glace était suffisamment lisse.

Cependant, depuis quelques instants, Kobyak, qui, d’habitude, marchait la tête basse, relevait le front vers le ciel pâle, tournait le visage à droite et à gauche, comme quelqu’un qui flaire le vent.

— Il a l’air drôle, le guide ? maugréa soudain Ottar Wallens, à l’adresse de son compagnon. Densmold, en guise de réponse, eut un haussement d’épaules fataliste, comme pour indiquer que la contenance de Kobyak lui importait peu.

— Le baromètre est haut, pourtant ! reprit Wallens. Je ne pense pas qu’une tempête nous menace !

Nouveau haussement d’épaules de Densmold.

À ce moment précis, Kobyak fit entendre une sorte de sifflement qui arrêta net les chiens. Et l’Indien, se retournant, attendit que les deux savants le rejoignissent. Ce qu’ils firent.

— Eh bien ? demanda Wallens, bref.

Camper ! Abri. Grand ouragan, grand ouragan venir ! fit Kobyak. Pas bon !

Sans mot dire, les deux Norvégiens s’approchèrent du traîneau et consultèrent le baromètre qui y était fixé.

Il marquait beau fixe. Mais l’alcool, dans son