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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/203

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE, avec émotion,
ayant déja senti l’extrémité du terrible engin.

Je n’ai point perdu ! Philippine, tenez-vous derriere il ne reculera plus.

PHILIPPINE.

Il n’a qu’à ruer ?

LA MARQUISE.

Faisons mieux. — Lions ensemble les deux pieds de derriere, en lui laissant pourtant un peu de jeu ; nous éleverons ensuite ceux de devant sur l’un des tabourets.

(À la Comtesse.)


Et toi, tu trouveras pour lors, pardessous, l’espace qu’il te faut pour te mettre tout uniment à sa portée en façon d’ânesse.

LA COMTESSE, se hâtant de changer de posture.

Elle a parbleu raison : je suis sûre du reste.

(On a quelque peine à porter l’animal, qui pourtant se laisse faire : on lui fait poser un pied, puis l’autre, sur le tabouret, en l’entretenant toujours, par un léger attouchement, dans l’état heureux où nous le savons. Il sent enfin, contre son ventre, la chaleur d’une croupe qui vaut bien celle d’une bourique. Il semble pour lors prendre goût à la chose : son engin fait des mouvemens superbes. La Comtesse, enflammée du plus violent desir, dit :)

À toi, Philippine : dirige-le vers le but.

(À la Marquise.)


Et toi, ma chere, reste