Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
LE DIABLE AU CORPS.


ma damnation… Si jamais cet exécrable bouc a touché la moindre partie de mon corps… Si fait, pourtant : un matin, comme j’arrangeais votre feu, je ne m’attendais à rien, et l’insolent, par surprise, me fourra sa main…

LA MARQUISE.

Je le sais : j’étais dans ma garde-robe.

PHILIPPINE.

Eh bien, Madame, vous savez, donc sur quel pied nous étions ensemble ? — Moi ! prêter jamais ni devant ni derriere à ce malheureux-là ! — Quant au propos qu’il m’a fait tenir… y a-t-il du bon sens ? Jamais il ne m’avait ouvert la bouche de Nicole, que pour m’assurer, comme il s’en vantait souvent, qu’excepté le Suisse et moi… (et Madame, bien entendu !) il avait florentiné toute la maison…

                  (Nicole se mouche avec assez d’affectation pour qu’on puisse supposer qu’elle veut laisser à certaine rougeur subite et motivée, le tems de diminuer.)


Vous pensez bien que je n’en croyais pas un mot ! de Nicole, particuliérement, pas un mot… Je ne l’aurais pas soupçonnée plus capable que moi de faire quelque chose pour ce magot-là…

LA MARQUISE, souriant.

C’est assez.

(À Nicole.)


Vous voyez qu’elle a l’air d’être de la meilleure foi.

Nicole.