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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/360

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Comme tu voudras. — Mon pauvre frere qui l’avait ensorcelé, le mettait à sec de toutes manieres. Une concubine honoraire, d’abord folle de mon frere, mais devenue bientôt son ennemie, parce qu’il dédaignait d’avoir pour elle des procédés qu’elle avait espérés, trouva mauvais à la longue de se voir tout-à-fait oubliée de l’abbé, méprisée du ganimede, et de voir encore l’immense revenu du prélat, se fondre sans qu’elle fût d’aucune façon indemnisée.

BELAMOUR.

La guenon ! Mr. le Baron était bien un morceau pour elle ! Je l’ai refusée, moi.

LA COMTESSE.

Comme il y avait derriere la toile, un faquin, tout prêt à prendre cette créature pour femme, aussi-tôt qu’une apoplexie, ou quelque indigestion, aurait brusquement congédié de ce monde le patron impur, au train dont allait la ruine de celui-ci, le couple intéressé prit l’alarme. Le quidam, militaire, et je ne sais comment officier, quoique de la lie du peuple, éclaira de près la conduite de mon frere, établit que l’abbé n’était pas le seul heureux, sema des bruits honteux (trop bien fondés par malheur) avec si peu de ménagement qu’ils parvinrent jusqu’à la garnison du Baron. On y lit des plaisanteries sur son compte, il le sut ; il prit de l’humeur et voulut remonter à la source des propos injurieux ; on la lui fit

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