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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/546

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LE DIABLE AU CORPS.


se trouvait notre étalon enturqué, nous apprendrons au lecteur, que l’entremêt d’un dîner, (d’ailleurs substanciel, mais frugal) fourni par le baigneur, avait été, pour cause, une crême aux pistaches effroyablement phlogistiquée : on avait voulu qu’au rendez-vous, les besoins de l’estomac fussent nuls ; mais ceux du coryphée de l’aventure, excessifs. Ces Dames surent d’avance à quoi s’en tenir sur le dernier article, quand Mahomet, essayant comment on ouvrait et refermait le coffre-fort de ses richesses, fit voir qu’il était parfaitement en état de faire honneur aux traites de sa houri postiche… Il était aussi cruellement altéré, car il avala, tout d’un trait, une carafée d’eau, faute, après une exacte recherche, d’avoir pu trouver quelque breuvage moins insipide.

C’était enfin le moment d’ouvrir la scene. — D’abord, un léger bruit se fait entendre hors du sallon… Ce bruit croît… s’approche… Des accens !… Ce sont ceux d’une femme… De la somnambule apparemment ?… On soupire ! « Mahomet ! — C’est elle. — Ô mon doux, mon divin Mahomet ! — C’est elle-même.

(Déja le feu se répand du centre jusqu’aux dernieres extrémités de notre mannequin Musulman.)


— Lumiere de mon être, apparais… viens m’illuminer et me faire mieux sentir l’essence divine que ta faveur a mise

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