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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/594

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LE DIABLE AU CORPS.

LA VOIX,, gaiement.

Tout à votre service, la poule, et vous allez voir…

NICOLE, l’imitant.

Comme bon vous semblera, poulet, et que je meure si je mets le moindre obstacle à votre bonne volonté… Vous avez des manieres…

(Elle est déja dans le cas de s’en appercevoir)


qui charmeraient plus difficile que moi.

(Pendant cet agréable colloque elle déshabillait en grande hâte le nocturne visiteur… Elle ne lui laisse pas même sa chemise. Nicole aussi, qui n’est pas à demi-complaisante, a quitté la sienne. — Au lit pour lors, non dedans, mais dessus, voilà nos deux champions qui s’accollent avec fureur, s’enchevêtrent, s’enclouent, se balottent, se trémoussent, se mordent, bondissent, vagissent, se contre-poussent à se disloquer les membres ; se distilent enfin l’un dans l’autre, et meurent de plaisir… La fortunée Nicole, à bon droit curieuse, ouvre déja la bouche pour demander tout de bon qui peut être ce vaillant compere, mais il recommence à limer si vivement, qu’elle conçoit que le moment des explications n’est pas encore arrivé pour lui. — Nous avons déja vu la brave Nicole ne pas vouloir demeurer en reste, en semblable occurence, avec ce bélître d’Hilarion[1]. Bien moins, dans cette très-différente aventure, saignera-t-elle du nez ?)

  1. Voyez la fin du 2e. Volume.