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Page:Nichault - Anatole.djvu/25

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allons, venez avec nous, ou bien restez, et je ne vous quitte pas.

Madame de Saverny résistait vainement aux instances de la princesse, un message de M. de Nangis, que l’absence de ces dames contrariait beaucoup, détermina Valentine à ne pas la prolonger plus longtemps. Elle sacrifia de bonne grâce les intérêts de sa vanité au désir de ses deux amies, et se résigna à se montrer la moins parée de toutes les femmes brillantes de cette assemblée, sans se douter qu’elle en fût la plus belle.



III


— Quelle est cette Artémise ? demanda une de ces personnes bienveillantes, que le mérite frappe rarement, mais que le ridicule choque toujours.

— Je ne la connais pas, répondit une autre, mais à son costume économique, je présume que c’est une dame de compagnie de la princesse.

— En effet, je lui trouve assez l’air de ces jeunes femmes qu’on élève pour être toujours de l’avis de leur princesse, pour finir un meuble de tapisserie, et jouer au besoin une sonate à quatre mains.

— Vous en direz, mesdames, tout ce qu’il vous plaira, dit un troisième, mais cette femme-là a des traits admirables.

— Des traits ? Vraiment, vous êtes bien heureux de les découvrir à travers cet énorme chapeau ; moi,