Aller au contenu

Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passés et présents s’y trouvaient réunis, et l’on pourra s’en faire une idée en écoutant ce qu’en disait M. de Varèze à madame de Cérolle.

— Remarquez cet important personnage, et il lui désignait alors un homme d’une tournure assez commune et auquel on rendait des honneurs particuliers ; vous devinez sans peine à son air d’insouciance, aux politesses dont on l’accable, qu’il est possesseur d’une fortune colossale dont chacun espère tirer quelque profit, soit pour ses affaires ou ses plaisirs ; c’est un de ces mondors républicains, qui ont une cour comme toutes les puissances. Celui-ci a ses flatteurs, ses journalistes, ses chansonniers, ses complaisants et sa police ; tout cela

       Vit aux dépens de celui qui l’écoute.

et tonne contre la vanité des grands, en buvant le vin du parvenu dans des coupes dorées ; comme tous les courtisans, il leur faut souvent dévorer bien des humiliations ; le maître les salue rarement, quelquefois pas du tout, ne leur répond pas davantage. Mais les jours de fêtes, il leur permet de seconder ses gens dans l’arrangement de son palais, de maintenir l’ordre au milieu de la foule qui encombre ses salons, et de veiller à ce qu’il se vole le moins possible de châles, de fourrures ou même de couverts.

» Ce jeune homme qui le suit, et porte la tête haute et les cheveux bouclés, doit bientôt, à ce qu’on dit,