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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/202

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anophèles en éloignant les habitations des eaux stagnantes, en défendant les ouvertures de ces habitations par des toiles métalliques ; on peut assécher, drainer, rendre régulier le cours des rivières paresseuses, réduire à l’extrême le nombre des moustiques en contrariant leur reproduction qui ne peut se faire que dans les eaux stagnantes ; si la localité, la région à protéger n’offrent pas trop d’étendue, on peut même arriver ainsi à les débarrasser entièrement des anophèles. Il est évident que les mêmes mesures ne sauraient être appliquées par toute la terre. Les régions les mieux assainies sont menacées sans cesse d’invasions nouvelles de moustiques venant d’endroits sauvages. Le bénéfice de la lutte contre les moustiques ne saurait être étendu à toutes les contrées ; il est des travaux surhumains. Ce n’est donc pas de la suppression totale du facteur moustique qu’on peut espérer la disparition du paludisme.

Le facteur homme nous est plus facilement accessible. En soignant le paludéen par la quinine, en le guérissant, on supprime le réservoir où le moustique vient puiser l’hématozoaire qu’il transmet ensuite à d’autres hommes. Par l’emploi préventif de la quinine, on peut rendre les gens sains réfractaires ou plutôt peu sensibles au virus