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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/208

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disparaître la rage de pays aussi civilisés que la France et l’Italie. À plus forte raison est-il difficile de la supprimer des nations arriérées. Avant que la guerre mondiale ait apporté, chez tous les hommes, un relâchement dans les qualités d’énergie, de conscience et de bonne organisation, certains grands pays, tels que l’Angleterre et l’Allemagne, s’étaient débarrassés de la rage par l’application pure et simple des règlements policiers : abatage des animaux mordeurs ou mordus, quarantaine sévère pour l’introduction de chiens étrangers. Depuis la fin de la guerre mondiale, ces pays ont abandonné la stricte application de si sûres méthodes et se sont laissés entamer, puis envahir. Ne restent plus indemnes de la rage que des presqu’îles comme la Scandinavie et des îles, fussent-elles immenses, comme l’Australie. Ces pays se défendent surtout par des mesures de quarantaine.

On conçoit, sans qu’il soit besoin d’insister, les difficultés qui s’opposent à la suppression de la rage. Pour être d’ordre sentimental, elles n’en sont pas moins, elles n’en sont même que plus fortes. Ce n’est pas l’atténuation des mesures policières et leur remplacement par la vaccination préventive des chiens qui rendra la disparition de la