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Page:Noriac, Gille - Pierrette et Jacquot.pdf/19

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PIERRETTE.

Oh ! oui, parrain !

DURAND.

Viens ici. (Il l’embrasse.) Tu n’as plus peur ?

PIERRETTE.

Oh ! non, parrain !

DURAND, à part.

Oh ! oui, parrain !… oh ! non, parrain !… Dialogue restreint ! Mais quelle naïveté ! quelle candeur ! (Haut.) Reviens un peu que je voie quelque chose. (Il l’embrasse.) C’est meilleur de ce côté-ci, absolument le velouté de la pêche ! Montreuil premier choix ! C’est cette Patacha qui m’a impressionné comme ça !

PIERRETTE, à part.

Comme il a l’air bon ! Si j’osais lui dire… C’est bien difficile tout de même… C’est égal, essayons…

DURAND, à part.

C’est singulier comme elle m’a agité.

PIERRETTE.

Alors, vous m’aimez bien, mon parrain ?

DURAND.

Si je t’aime ! (A part.) Mais il me semble que cette enfant lit dans mon cœur comme dans un livre ouvert. Ah ! c’est émotionnant ! (Haut.) Si je t’aime, enfant !… Comment ne pas t’aimer ? Tiens-toi droite !… Lève un peu les bras !… C’est cela… tourne… (A part.) Quelle taille ! quelle élégance !

PIERRETTE, à part.

Comme il est singulier aujourd’hui.

DURAND.

Et dis-moi, Pierrette… ma petite Pierrette… est-ce qu’il n’y a pas un cœur là-dedans ?