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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/63

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Ne pourra-t-on pas dire, après un tel jugement, que celui qui appréciait aussi bien ces deux grands hommes, qui retrouvait avec tant de bonheur dans l’un, ce qui manquait à l’autre, avait su les réunir dans ses écrits ? Ou plutôt, que son génie portait en lui-même une originalité dans laquelle on ne trouvait rien d’incomplet, rien de défectueux, rien qui fît sentir ce vide de méthode d’un côté, ou de vues générales de l’autre ?

M. Cuvier se chargea des articles de Zoologie générale, d’Anatomie et de Physiologie. Il a rédigé en outre, pour les cinq premiers volumes, qui ont paru de 1804 à 1806, les articles concernant les mollusques nus et les annelides.

Nous signalerons particulièrement ici ceux d’anatomie et de physiologie, pour l’extrême clarté de leur rédaction, faite dans le but de montrer et de faire comprendre la science admirable de l’organisation et de la vie aux gens du monde, auxquels s’adressait aussi un pareil ouvrage, afin de répandre de plus en plus la connaissance des sciences naturelles.[1]

Au mot Animal, entre autres, on pourra lire un de ces chef—d’œuvres d’exposition simple, claire et précise, et cependant rempli de vues profondes, dans lequel se trouve l’idée ingénieuse « que les plantes ne paraissent différer entre elles qu’à peu près autant que les animaux d’une seule classe diffèrent entre eux ; et que si l’on voulait donner la même valeur aux divisions du même rang dans les deux règnes, il ne faudrait peut-être faire qu’une classe de plantes et la subdiviser de suite en ordres. »


  1. À dater de 1824 et dès le 31.° volume, M. Flourens a remplacé M. Cuvier pour les mêmes articles d’anatomie et de physiologie.