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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/7

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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

allemande au moyen âge obtint une certaine popularité. Aussi la plupart de ceux que j’ai consultés, et particulièrement M. Mignet et M. Ampère, m’ont-ils conseillé de choisir plutôt dans mon cours un sujet particulier et pour ainsi dire un épisode. Il le faudrait à la fois plus restreint, pour qu’il fût possible de le traiter à fond et de satisfaire ainsi les juges difficiles ; et cependant d’un intérêt plus général et plus positif, pour qu’il y eût lieu d’espérer une publicité étendue. J’ai cru trouver ce sujet dans quelques leçons de l’année passée, peut-être les meilleures que j’aie faites, sur le saint-empire romain du moyen âge. L’empire, la monarchie universelle des temps chrétiens, idée conçue par le génie de Charlemagne, imparfaitement réalisée par ses successeurs, développée dans le droit public, dans la philosophie, dans la poésie du douzième, treizième, quatorzième siècle, entrant en lutte avec la papauté, et succombant dans ce combat pour ne laisser après elle qu’un empire d’Allemagne, réduit lui-même de nos jours aux proportions d’empire d’Autriche.

Ce n’est point l’histoire détaillée des faits, c’est surtout l’histoire philosophique de l’institution, telle qu’elle résulte pour moi des écrivains allemands, que je trouve tout remplis de cette pensée. Un semblable travail qui n’est point fait jetterait une grande lumière sur les affaires générales de la Vieille Europe. On y trouverait, les causes de la